A califourchon
- fredericlosfeld
- 20 juil. 2014
- 2 min de lecture
Deux, trois personnes attendent le train sur ce quai autrement désert. Un homme, une femme, une autre femme. A califourchon.
A ca li four chon.
Amandine attend, puisqu'elle est bien obligée, le train pour aller travailler à Paris. Sur ce quai de banlieue, elle ne mérite pas d'être mêlée à cette foule matinale mal élevée. Escarpins, petit tailleur frais et propre. Pas très stylée mais nette. Une jolie frimousse, un petit minois gai à craquer.
« Catainer : c'est ce qui relie la locomotive aux câbles qui lui fournissent l'électricité motrice. J'ai lu ça dans mon magazine. » L'homme à l'autre femme.
« Ah oui ? Je ne savais pas. » L’autre femme à l’homme.
Lui engage la conversation car ennuyer les gens avec ses conversations lui fait passer le temps. L'autre femme est l'amie d'Amandine. Elle ne savait vraiment pas ce qu'est un catainer mais elle s’en fout. Pour le moment elle rêve d'un bon sandwich, elle tente de se raccrocher à sa copine, histoire de ...
" - Lis. Lis le journal du monsieur, Amandine. C'est technique mais c'est très intéressant.
- Non, je te remercie, j'ai autre chose à faire." La bonne copine qui vous lâche. Elle n'a même pas cillé, pas bougé. Sa phrase était toute prête derrière ses lèvres, elle n'a eu qu'à tomber sur les chaussures de l'homme. Lui, tout sourire, un peu décontenancé maintenant, forcément. Son introduction tombe à l'eau et la fille est mignonne. C'est un :
Four. Et le train qui n'arrive pas. Un coup d'oeil rapide à l'horloge SNCF. "Et pourquoi voulait-elle me refiler sa copine Amandine", se dit-il.
Chon. A califourchon. L'homme les vit partir, la copine d’Amandine sur le dos d’Amandine. Le train n'arrivant pas, Amandine quitta le quai pour les rails direction Paris. A défaut de catainer, Amandine faisait sa micheline pendant que sa copine se faisait un sandwich sur son dos.
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