Tu es la marée basse d’une ronde
- Frédéric Losfeld
- 28 janv. 2016
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Tu es la marée basse d’une ronde.
La Terre reste ronde
Lorsque la Lune s’efface
Et que les eaux se retirent
Elle n’en est pas plus plate.
Elle, dont tu es la fille ancrée
Et l’ombre aux cheveux noirs
Ne comprend pas pourquoi tu es si décharnée.
Tu es la marée basse d’une ronde.
Tu n’es pas un régime, tu es une dictature
Les eaux saillantes des vagues déferlantes
Se brisent sur tes sables durs et besogneux.
Tes os calmes et pointus sont comme des baïnes
Dont la côte dénudée cachent les dangers
Paradoxe aveuglant : c’est à découvert que l’on n’y voit rien.
De tes courants il faut se méfier.
Tu es la marée basse d’une ronde.
Ronde asséchée au sourire brûlant
Fausse note à la voix claire et enjouée
Tempête séduisante glacée jusqu’aux eaux
La mer est-elle plus belle à marée haute, couverte d’un duvet ?
Ou à marée basse, lorsqu’un trait suffit pour la dessiner ?
Tu aimes la beauté dans l’épure
Pourtant tu crains de finir dépouillée
Icebergs sur ton parcours de doutes
Ils ont brisé mon étrave plus d’une fois.
Pourtant, après un hiver qui fut une mort
De la cendre je renais comme un printemps
Au delà de toi je me retrouve.
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