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La femme au bord de la piscine

  • Photo du rédacteur: fredericlosfeld
    fredericlosfeld
  • 12 sept. 2014
  • 2 min de lecture

La femme au bord de la piscine aimante mon regard. Elle a le corps bronzé jusqu’au noir, elle est blonde, elle a des faux seins dont l’élasticité hypnotise, elle est belle et elle est seule. Elle est assise sur le bord de son transat qu’elle ne quitte pas de la journée, sauf pour aller chercher un verre, ou plonger et revenir, luisante et désirée. Elle repose son téléphone et elle pleure. Ses traits sont marqués. Une blonde sculptée dans le sex-appeal, ça ne pleure pas. Quelque chose cloche. Je veux en savoir plus. Le lendemain, ô très grande surprise, un homme est avec elle. Ils ne sont pas proches, il y a des frictions visibles à distance, pas de main dans la main, pas de contact des corps même furtif, des mots vifs échangés en public - autour d’une piscine bondée, vous imaginez bien que tout le monde regarde - qui tranchent avec la léthargie ensoleillée des vacanciers en famille qui végètent et qui jouent. Que fait d’ailleurs une femme pareille dans ce paradis familial ? Puis apparaît l’enfant. Cinq ans peut-être, maximum. Ce n’est pas le sien, c’est absolument sûr. Cette femme parce qu’elle est totalement femme, n’a pas une fibre de mère. Elle joue comme elle jouerait avec son neveu - l’enfant est un garçon. Elle sourit, lui donne un jouet, et replonge, et reluit, et s’allonge à nouveau sur le transat, isolée des autres. C’est ce côté intouchable, cet éloignement qu’elle pose qui augmente le désir. Plus la femme est sûre de sa séduction, plus elle est égocentrée. Plus elle est inacessible, plus les hommes la désirent. Le jour d’après, elle n’est plus là, mais l’homme et l’enfant si. Le lendemain, c’est l’inverse, c’est elle qui est là avec lui pendant que l’homme reste invisible toute la journée. Comme s’ils sortaient chacun leur tour pour une course, un rendez-vous, soit long, soit loin, soit les deux. Deux jours plus tard, ils ne sont plus là, ni elle ni lui ni l’enfant. Je tombe sur le journal, avec à sa une la photo de l’enfant sur une grande partie de la page, barrée de la mention : disparu. C’est un choc. J’ai vu les ravisseurs et l’enfant, je les avais suivis pendant quelques kilomètres. C’était le jour de leur départ, j’avais lancé ma voiture derrière eux, j’avais abandonné. Je voulais qu’elle me montre qu’elle n’appartenait qu’à elle et que je pourrai toujours la désirer.

 
 
 

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